CLUB ASTRO. : la comète C/2022 E3 (ZTF)
Le club d’astronomie (photos 1,2 et 3, à la fin de l'article) s’est réuni le lundi 23 janvier et le vendredi 03 février autour de 19h30, dans la cour de récréation de l’école primaire, afin d’essayer de photographier l’une de ces belles surprises du début d’année 2023, la comète C/2022 E3 (ZTF).
Pour rappel, une comète est un petit astre constitué de poussières et de gaz qui orbite autour de notre Soleil selon une trajectoire elliptique allongée, sur des périodes courtes (< 200 ans) ou longues (> 200 ans). La comète C/2022 E3 (ZTF) annoncée par la NASA en ce début d’année, orbite quant à elle sur une période longue voisine de 50 000 ans. Un petit point sur cette nomenclature, la lettre capitale « C » indique la nature de l’objet céleste, ici une comète. Elle est suivie de l’année de découverte, soit 2022. Le sigle (ZTF) est le programme de détection automatique ZTF (Zwicky Transcient Facility) du Mont Palomar en Californie, un programme de surveillance de tous les objets transitoires du ciel, qui permet en particulier de suivre les comètes.
Pour obtenir une simulation de la trajectoire, nous avons utilisé le serveur de la Nasa, Small-body database du JPL (jet propulsion laboratory), qui catalogue tous les petits objets célestes connus à ce jour de notre système solaire. Sa trajectoire apparaît en blanc (photo 4), elle voyage hors du plan de l’écliptique, et elle passe au plus près de la Terre le 01 février.
PHOTO 4
Nous avons alors décidé de la photographier lors notre deuxième nuit d’observation, avec des conditions qui n’étaient pas des plus idéales, présence à la fois de la Lune et de la pollution lumineuse de l’éclairage public... Mais nous avons réussi ! (photo 5 & animation_comète 6 au début de l'article).
PHOTO 5
Et voici comment ...
Tout d’abord nous devions localiser précisément notre cible, invisible à l’œil nu, dans le champ stellaire. A cet effet, nous avons utilisé au laboratoire de physique le logiciel de planétarium Stellarium. Il faut tout d’abord préciser notre position géographique sur la Terre, entrer la date et l’heure d’observation, et puis chercher notre cible (photo 7). On voit alors que la comète est située à ce moment précis au N-NE, à environ 65° de hauteur, sous la constellation du Cocher. Il ne reste plus qu’à commander le télescope ...
PHOTO 7
Pas si vite ! Le télescope doit être préalablement installé avant le crépuscule de façon à pouvoir suivre automatiquement le mouvement apparent des étoiles, c’est ce qu’on appelle la mise en station (photo 8).
PHOTO 8
D’ailleurs trois croix, qui positionnent l’emplacement des extrémités du trépied, sont visibles sur le sol de la cour de récréation afin de faciliter cette tâche. Puis, nous devons relier le boîtier APN au tube du télescope par l’intermédiaire d’un adaptateur. La monture du télescope est reliée au logiciel de pilotage du télescope. il ne restait plus qu’à entrer notre cible pour que le télescope se dirige dessus, et le tour était joué !
Pour ceux et celles qui voudraient encore observer cette comète, elle est toujours visible jusque fin février à travers une simple paire de jumelles et sous un ciel noir ...Ensuite, la comète actuellement périodique perdra ce statut en repassant à nouveau près du Soleil puisque sa trajectoire elliptique fermée va devenir ouverte et elle quittera définitivement notre système solaire. Rendez-vous ensuite...dans 50 000 ans, pour son prochain passage !